"C'est une hérésie de croire que l'Homme peut détruire autant d'espèces animales ou végétales sans être lui-même directement menacé...Il faut sauver la Nature pour sauver l'Humanité... », Alain Ernoult
Aujourd’hui nous connaissons bien les causes de cette apocalypse environnementale à laquelle nous sommes confrontés : le changement climatique, la surexploitation des ressources, la pollution, la destruction des habitats naturels, les espèces invasives, la déforestation massive et l’agriculture intensive ont entraîné des dommages irréversibles. Depuis 1970, les populations de vertébrés ont diminué de plus de 60 %, et depuis 1980, quelque 600 millions d’oiseaux ont disparu en Europe.
Alain Ernoult est un artiste photographe et grand reporter de renommée internationale. Il fait partie de ces personnes qui semblent avoir vécu mille vies, mille destins, et qui, dans tout ce tourbillon, se battent encore pour ce en quoi elles croient. Comme poussées par l'élan de la passion, la force de la conscience. Associant ses passions, l'aventure, les animaux et la photographie, il explore le monde à la recherche de clichés toujours plus étonnants par leur beauté et leur sincérité. Témoignant aussi bien de la vie sauvage que de la nature, le photographe de l'extrême nous offre des images chargées en émotions. Il invite également le spectateur à prendre conscience de la dégradation de l'environnement et notamment de l'extinction des espèces sauvages.
Récompensé plus de 100 fois pour ses photographies, auteur de 26 livres, le grand reporter français a reçu le premier prix du World Press Photo et a publié plus de 15 000 pages dans de prestigieux journaux (National Geographic (U.S), The New York Times (U.S.), The daily Telegraph (U.K.), The Sunday Times et bien d'autres). Il a également été élevé au grade d'officier de l'ordre national du Mérite en 2021.
1. LES GÉANTS
Ces êtres vivants aux mensurations extraordinaires peuplent les territoires terrestres et marins. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, la terre regorge d’espèces animales qui jouent avec les extrêmes. Le format gigantesque et majestueux de ces animaux impose le respect de leurs congénères. Que ce soit un port de tête royal, une cuirasse digne des plus grands soldats, des capacités étonnantes, une taille hors norme, ces animaux iconiques dominent le royaume animal.
2 : LES PRIMATES
Les primates forment un ordre de mammifères regroupant, entre autres, les singes, les lémuriens, les loris, les tarsiers et l'Homme. Étymologiquement, le terme primate signifie « première place ». De nombreuses caractéristiques des primates représentent des adaptations à la vie dans un environnement arboricole difficile. Les primates ont une vision binoculaire à mettre en rapport avec un développement important des aires visuelles cérébrales, des membres à cinq doigts terminés par des ongles plats, avec, chez certains, une mobilité accrue de la main permettant une préhension efficace grâce à un pouce opposable. En règle générale, les primates disposent d'un cerveau plutôt volumineux leur permettant de résoudre des tâches cognitives complexes.
3 : LES AILÉS
Ailé se dit d'un insecte ou d'un animal qui est pourvu d'ailes. Ces espèces fragiles sont grandement menacées par les activités humaines. Près de la moitié des espèces d'oiseau sont en déclin dans le monde et une sur huit est menacée d'extinction sous la pression notamment de l'agriculture, de l'exploitation forestière et du changement climatique. Le nombre d’oiseaux des villes et des champs a décliné de 30% en France, en 30 ans. Les chiffres de cet effondrement sont impressionnants. Plus l’agriculture est intensive, plus les populations d’oiseaux diminuent. C’est la principale menace, devant le réchauffement climatique. Plus de 600 millions d'oiseaux ont disparu en Europe depuis les années 1980.
4 : LES HERBIVORES
Se dit d'un vertébré qui se nourrit d'herbes et de plantes basses. Les populations sont aujourd'hui très réduites alors qu'elles jouent un rôle important dans leurs écosystèmes respectifs. D'une façon générale, les grands herbivores modifient profondément le couvert végétal, limitant la croissance des arbres, favorisant la biodiversité de la végétation, redistribuant la matière organique par leurs excréments et maintenant des milieux relativement ouverts. Ils sont aussi de bons alliés de nombreuses plantes pour la dispersion de leurs graines et constituent eux-mêmes des proies pour de grands prédateurs. Ainsi, en tant que maillons fondamentaux de la chaîne trophique de chacun des écosystèmes de la planète, les animaux herbivores sont d'une importance vitale pour le maintien de l'équilibre écologique.
5 : LES PRÉDATEURS
Les prédateurs, ces chasseurs hors pairs, adaptent leurs stratégies aux particularités de leur milieu (plaines, forêts, cours d’eau...) et de leurs proies. Sans mécanismes naturels de régulation, les animaux prédateurs pourraient théoriquement faire disparaître toutes leurs proies, puis disparaître eux-mêmes faute de nourriture. En réalité, au fur et à mesure de la diversification des espèces, les processus de l'évolution et de la sélection naturelle ont permis, depuis plus de 3,5 milliards d'années, une « coévolution » des prédateurs et de leurs proies. Ces systèmes régulent presque conjointement la démographie d'une population de proie et celle de ses prédateurs dans l'espace et dans le temps, stabilisent leur écosystème et maintiennent la biodiversité. Leur déclin décapite la chaîne alimentaire et modifie profondément l'écosystème. Cette extinction, se concentre essentiellement sur les grands prédateurs, qui occupent le haut de la chaîne alimentaire. L’Homme en tant que super-prédateur est à l’origine de ce phénomène en multipliant les menaces pour ces espèces : exploitation des terrains, pollution, chasse, pêche, braconnage.
6 : LES REPTILES
Les reptiles, qui provoquent crainte et fascination, sont apparus il y a près de 250 millions d’années. Ils ont longtemps régné en maîtres à la fois sur terre mais aussi dans les eaux du globe. Le terme rassemble aujourd’hui environ 6300 espèces différentes, majoritairement terrestres, bien que bon nombre d’entre elles se soient largement adaptées à la vie aquatique. Les reptiles sont des animaux vertébrés dits « à sang froid », dotés d’une peau globalement sèche, et recouverte d’écailles, d’une carapace ou d’une cuirasse résistante. Pour se reproduire, la plupart pondent des œufs , ils sont donc ovipares. Ils jouent un rôle écologique essentiel dans la plupart des écosystèmes. À la fois proies et prédateurs, ils sont des maillons indispensables des chaînes alimentaires des milieux qu’ils occupent, certains sont même d’extraordinaires pollinisateurs. Présents dans la majorité des régions de notre planète à l’exception des milieux polaires, les reptiles sont désormais largement sur le déclin. Ce sont aujourd’hui 19% d’entre eux qui sont menacés d’extinction, parmi lesquels 12% sont déjà en danger critique. Ils sont d'abord menacés par la destruction de leurs habitats, suivie de près par le braconnage, les espèces exotiques envahissantes et le changement climatique. On évalue à 22% des espèces de reptiles menacées en France.
7 : RENAISSANCE
Renaissance est un parallèle entre l’ambiance de la peinture de la Renaissance et les photos animalières en noir et blanc d’Alain Ernout. Ce n'est d'ailleurs qu'à cette époque que "l'animal" remplace peu à peu "la bête", bien qu'il ne désigne souvent que les animaux dits supérieurs comme les oiseaux et les grands mammifères. Le mot "animal" est apparu pour la première fois dans le latin médiéval, vers le milieu du XIIe siècle. Il est dérivé du mot latin "animalis", qui signifie "qui a la vie". Dans cette exposition le "chiaroscuro", ou clair-obscur, permet de fondre les contours, la lumière devenant l'élément unificateur du" tableau ". Sur la "toile photographique" l’animal semble surgir des ténèbres, source d'émotions intenses.