Votre version de navigateur Internet n’est pas compatible.

Le navigateur en cours d’utilisation ne permet pas d’accéder à toutes les fonctionnalités du site.
Pour une meilleure expérience, utilisez la dernière version du navigateur de votre choix

Site du Domaine départemental de Pierresvives

Exposition à venir

À partir du 20 novembre 2025

L’année 2025 marque le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, conflit qui a durablement impacté l’histoire, le paysage géopolitique international, la société, la mémoire et favorisé l’émergence voire l’avancée, en France, de droits et progrès significatifs (le droit de vote pour les femmes, la création de la Sécurité sociale notamment).

Dans un contexte où les conflits sur le sol européen redeviennent réalité, et où l’antisémitisme connaît une recrudescence inquiétante, l’éclairage du passé et les capacités d’adaptation, de résistance et de résilience développées par la population héraultaise durant les années noires ainsi que l’avancée sociétale vécue post-Libération permettent d’évoquer les valeurs du vivre ensemble : citoyenneté, solidarité, protection des plus fragiles et innovation.

Vivre la guerre en Hérault (1939-1945) traite de la vie quotidienne, de la défaite de 1940 jusqu’à la la fin de la guerre et la construction européenne. Divisée en quatre parties, le projecteur est particulièrement axé sur le ressenti des populations civiles : l’absence des prisonniers, l’arrivée de populations durant l’exode ou fuyant la zone occupée, le STO, les rafles, la peur, les pénuries et l’occupation allemande… Très éloignée de l’angélisme et l’hagiographie souvent véhiculés sur la période, l’exposition s’attache à montrer un quotidien tout en nuances où subsistance et survie sont une priorité.

 

Sauver ?

Portrait de Philippe Pétain, 1940, ADH, 293 J 1066 ; Brochure Charles de Gaulle au service de la France, vers 1945, ADH, 28 Fi 155

 « J’ai l’honneur de vous prier de transmettre l’adresse de dévouement et de confiance au Maréchal Pétain, chef de l’État français », Correspondance du Syndicat régional de vignerons de Béziers Saint-Pons au préfet de l’Hérault, 11 avril 1942, ADH, 18 W 5

La population de l’Hérault, bien que département de l’arrière, voit affluer en 1940 des milliers de personnes fuyant les combats et l’occupation allemande. Le département subit également de plein fouet le choc de la défaite et se place, comme la majorité des Français, sous la protection du maréchal Pétain, « vainqueur de Verdun » et désormais « sauveur de la France ». Pourtant, de rares voix discordantes commencent rapidement à se faire entendre dont la plus célèbre, celle du général de Gaulle, est au départ à peine perceptible. Qualifié de terroriste par Vichy, de Gaulle devient à Londres le chef d’une France qui poursuit le combat. L’inversion des rôles d’homme providentiel et de traître entre 1940 et 1944 est révélateur : la politique de collaboration de Vichy fait de Philippe Pétain un criminel là où Charles de Gaulle acquiert, in fine, une dimension de chef d’état.

 

(Sur)Vivre

Tickets de rationnement de pâtes alimentaires, janvier-mars 1942, ADH, 35 W 1635

  « Il faut espérer que cela finira bientôt » Correspondance de Marcel BRU, prisonnier de guerre, 25 avril 1941, ADH, 1 J 1975

L’Hérault compte 2246 prisonniers de guerre en novembre 1941 (liste à évolution constante tant les informations sont difficiles à obtenir). L’absence des hommes et l’inquiétude de leur situation sont quotidiennement ressenties par les familles. Les restrictions sont particulièrement rudes et, dans les grandes villes notamment, la faim et le marché noir sont omniprésents.

La politique de Vichy se met en place, collaborationniste, répressive, discriminante et la peur s’installe. Les rafles de juifs et la spoliation de leurs biens s’organisent. Le climat de terreur qui règne et le travail forcé en Allemagne, puis l’invasion de la zone sud et l’arrivée des nazis en 1942 contribuent à développer l’esprit de résistance : une fracture profonde sur fond de guerre civile s’installe dans la société.

  

Collaborer Vs Résister

Tract de la Résistance contre le travail en Allemagne, vers 1942, 1000 W 310

« Le 10 septembre 1943, à l’aube, 150 militaires des troupes allemandes d’opérations, ont attaqué près de Douch, commune de Rosis (Hérault), une bande armée de jeune gens français qui s’étaient réfugiés dans la montagne. – Deux d’entre eux ont été tués et quatre blessés », rapport de la gendarmerie de Lodève au sous-préfet de Béziers, 11 septembre 1943, ADH, 12 W 757

La population héraultaise est soumise à une propagande omniprésente de la part d’un gouvernement de Vichy particulièrement sensible au contrôle de l’information. La censure, le matraquage d’une information surveillée, la promotion constante de l’image du maréchal assortis à la dureté de la vie quotidienne laissent peu de place à l’esprit critique. La répression est quotidienne et la Milice impitoyable. Pourtant, quelques voix d’opposition se font rapidement entendre, les actes de refus, sabotage, sauvetage… se développent grâce à l’éveil de consciences issues de tous milieux sociaux, politiques, religieux. L’engagement dans la Résistance est un acte héroïque parmi une population concentrée sur sa survie et ses peurs. De nombreux Héraultais payent ainsi de leur vie le prix du sang, le prix des armes, le prix de la liberté.

 

 Reconstruire

Une du premier numéro du journal Midi Libre, 27 août 1944, ADH, PAR 989 ; La Libération de Béziers, 20 août 1944, ADH, 220 J 59 ; Carte de déporté résistant d’André Dau, 11 décembre 1950, ADH, 2162 W 5

 « Le retour des déportés est le signe de notre triomphe sur la barbarie », Discours de Jules Euzière, doyen de la faculté de médecine de Montpellier, 15 mai 1945, ADH, 227 J 114

La libération de l’Hérault intervient le 26 août 1944 dans un climat de liesse et d’angoisse. De nombreuses rumeurs alimentent les peurs de dévastations, pillages, massacres, perpétrés par un ennemi en déroute. Une nouvelle organisation administrative se met en place alors que les forces armées issues des mouvements de Résistance sont déterminées à demander des comptes. Le temps des épurations judiciaires et extrajudiciaires est venu.  La population attend le retour des prisonniers, des déportés : un espoir quotidien souvent déçu. L’attente dure… longtemps. En même temps, une nouvelle société s’organise, évolue notamment par le droit de vote accordé aux femmes.  Les Héraultais aspirent à un retour à une vie plus douce tout en assurant dès 1944 les actions de reconnaissance et l’hommage aux victimes du nazisme et de la collaboration : un devoir de mémoire encore vif aujourd’hui.

  

Des prêts d’institutions locales et nationales

Plusieurs musées et services d’archives ont accepté le prêt de documents et d’objets en résonnance avec les documents présentés par les Archives de l’Hérault. Le musée de la Résistance et de la Déportation de Castelnau-le-Lez, le musée Jean-Garcin 39-45 : L’appel de la Liberté de Fontaine-de-Vaucluse et plusieurs services d’Archives départementales (Loir-et-Cher, Nièvre et Vosges) ainsi que la métropole de Montpellier et la ville de Sérignan participent ainsi à l’événement. De grands institutions nationales : le musée d’Orsay par l’intermédiaire du musée Fabre, le musée Unterlinden de Colmar, les musées de l’Armée et de l’Ordre national de la Libération à Paris se sont également associés à cette exposition.

 

Archives publiques et archives privées au service de l’histoire

 L’ensemble des fonds conservés par les Archives départementales de l’Hérault sont mobilisés pour illustrer de manière réaliste et incarnée le quotidien des Héraultais pendant les années noires. Plusieurs fonds privés collectés auprès de particuliers, anciens prisonniers de guerre, résistants, historiens retracent des parcours de vie, des émotions, des instants de grande cruauté ou de grâce que laissent présager les archives publiques, administratives montrant le cadre rigide, autoritaire et répressif du gouvernement de Vichy dans le département. Ces documents illustrent parfaitement la propagande quotidienne subie par les populations, la censure, la peur, une réglementation omniprésente au service d’une collaboration institutionnelle et leur impact sur la vie quotidienne.

 

Les Archives départementales ont besoin de vous :

Ce sont des documents qui dorment parfois dans les armoires familiales mais qui possèdent une réelle valeur historique. Dans le cadre de l’anniversaire des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, une grande collecte nationale a été lancée pour récupérer des lettres, photographies, films ou journaux intimes conservés par les familles. Tous ces documents peuvent contribuer à enrichir la mémoire départementale sur cette période. Les citoyens sont invités à verser leurs documents personnels aux Archives de l’Hérault afin qu’ils soient mis à la disposition de toutes et tous et valorisés dans le cadre d’expositions, de travaux de recherche historiques ou d’actions culturelles et pédagogiques. Prenez contact :

Votre avis nous intéresse

Qu'avez vous pensé de notre dernière exposition ?

   Partagez votre expérience ici

Expositions passées

Haut de page