AVRIL|JUILLET 2015
JEAN HUGO UN PEINTRE DANS LA GUERRE
- De très nombreux dessins et carnets de croquis réalisés sur le front au cours de la période 1915-1918 : l’œuvre de Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor Hugo, est remarquable par sa justesse, son dépouillement, et sa valeur documentaire sur la vie des hommes et les paysages traversés pendant la Grande Guerre.
- Jean Hugo nous apparaît comme un témoin privilégié : mobilisé dès le 4 septembre 1914, blessé en 1915, il réintègre les zones de combat jusqu’en 1917 puis est envoyé en Lorraine, auprès de l’armée américaine ; l’itinéraire qu’il est contraint de suivre lui donne un aperçu complet du théâtre des opérations en Artois, à Verdun, en Picardie…Il contera lui-même ces épisodes dans un livre de souvenirs, « Le Regard de la mémoire ».
Le choix des sujets traités - ruines, paysages, soldats, scènes de la vie au front ou à l’arrière - et la délicatesse du style pictural fondent l’originalité d’une œuvre à la fois intime et réservée.
A la maturité, Hugo côtoie le milieu sophistiqué des peintres, des écrivains et des compositeurs de l’immédiat après-guerre dont ses amis, Cocteau, Picasso, Morand, Satie avec certains desquels il travaillera.
A partir de 1931, il se retirera au mas de Fourques à Lunel, jusqu’à sa mort le 22 juin 1984.
INSTANTANES HERAULTAIS
- Tous les départements de l’arrière, même très éloignés du théâtre des opérations militaires comme l’Hérault, ont été exposés au fracas de la Première Guerre mondiale : par la mobilisation des hommes, par l’arrivée massive de réfugiés, prisonniers et troupes en transit, mais aussi par l’implication des populations civiles contraintes à participer économiquement à l’effort de guerre et subissant contrôle et rationnement.
Notre département en garde les traces : visibles, tels les monuments commémoratifs, ou moins visibles comme toutes ces mémoires relatives à la vie quotidienne, à découvrir au travers des archives administratives ou privées. Outre la vie au front, plus ou moins édulcorée, car le soldat pratique la « censure affective » pour ne pas inquiéter les siens, c’est une relation intime avec la famille, et la vie locale que nous parcourons dans l’exposition. Au-delà de cet environnement sensible, le public pourra découvrir, au gré des sources d’archives publiques, les enjeux politiques, économiques du département durant cette période tragique.
DESIRE SIC PHOTOGRAPHE (1915-1917)
Le travail documentaire et artistique de Désiré Sic présente un autre regard, photographique celui-là, sur la guerre et le front. Originaire des Basses-Alpes, Désiré Sic est un officier du génie, photographe amateur et averti. Autorisé à photographier, Désiré Sic prend entre juillet 1915 et mai 1917 près de 1500 clichés, montrant la dureté des conditions de vie des soldats mais aussi des scènes de leur quotidien : tranchées, paysages dévastés, casemates. Le photographe amateur possède réellement un « œil » qui lui permet de réaliser, dans des conditions précaires, des photographies d’une grande qualité esthétique et technique, composées, montrant tout à la fois, l’horreur, la technologie et l’Homme dans ce conflit.
(Sélection à partir de l’exposition des Archives départementales du Tarn en 2014)
Cahier d'exploration
à partir du niveau 6ème.