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Site du Domaine départemental de Pierresvives

Préserver et mieux faire connaître les parchemins des communes héraultaises

Thématiques : Archives

Depuis 2021, les Archives départementales de l’Hérault mènent un travail sur la conservation préventive de milliers de parchemins conservés dans les fonds communaux déposés, cotés en série EDT.

Un chantier de récolement

Un chantier de récolement sanitaire des parchemins a été réalisé entre 2021 et 2022 et quelques parchemins ont fait l’objet de restaurations et numérisations. En 2024, un travail d’analyse d’une quarantaine de parchemins issus des fonds communaux déposés, couvrant essentiellement la période du bas Moyen-Âge (XIVe - XVe siècles), a été mené.

Un travail d’analyse

L’analyse archivistique a pour but de donner, sous une forme organisée et précise, les données pertinentes sur le contenu informatif d’un document. Jusqu’alors, ces parchemins presque tous rédigés en latin n’avaient jamais été analysés ; les instruments de recherche indiquaient simplement, pour chaque acte, leur date (parfois erronée) ou une période chronologique, ce qui ne favorisait pas leur exploitation par les chercheurs. Désormais doté d’analyses conformes aux règles archivistiques, cet ensemble révèle une richesse documentaire en faisant une source précieuse pour l’étude des communautés du Bas-Languedoc, aux derniers siècles du Moyen-Âge.

Les parchemins de la commune de Faugères

Parmi cet ensemble, le fonds communal de Faugères (sous-série 96 EDT) est le plus remarquable ; il compte 30 parchemins portant principalement sur les relations de la communauté des habitants avec les autorités seigneuriales et royales, ainsi qu’avec les communautés voisines.

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ADH, 96 EDT 63

Le droit de s’administrer

Nombre de ces actes concernent les demandes répétées de la communauté (qualifiée d’Universitas dans les textes) au seigneur de Faugères de lui concéder le droit d’élire et de constituer des représentants appelés syndics ou procurateurs pour conduire ses affaires, défendre ses usages, ses libertés et ses franchises, notamment à l’occasion de procès. Ces revendications permettent de saisir les limites du mouvement des libertés communales, débuté dès le XIe siècle, et qui a permis aux communautés de s’affranchir plus ou moins complètement de l’autorité seigneuriale par la concession de franchises dont la principale est le droit de s’administrer elles-mêmes par le biais d’une institution, le syndicat ou le consulat. Ce mouvement général est resté lent, progressif et contrasté, de telle manière que pour une petite communauté rurale comme Faugères, qui d’ailleurs dans les textes est qualifiée de Château de Faugères, l’emprise seigneuriale demeure forte au bas Moyen-Âge. À chaque nouveau besoin de se défendre en justice ou de députer des représentants, elle doit solliciter auprès de son seigneur une permission de constituer ses syndics et ses procurateurs qui lui est accordée pour agir sur des sujets bien déterminés ; de même les pouvoirs dont sont dotés ses représentants sont énumérés précisément dans chaque procuration. Ainsi, le 3 mars 1334, l’assemblée des hommes du château de Faugères, réunie sur le mandement de son seigneur Salomon de Faugères, constitue trois syndics et procurateurs, avec la permission du même seigneur, pour comparaître à Carcassonne, ainsi qu'en d'autres lieux, devant le sénéchal, le trésorier et le receveur du roi, pour présenter les « raisons et justes excuses » de la communauté concernant le paiement de deux subsides, un pour l'armée du prince Jean (futur roi Jean II le Bon), et l'autre pour le mariage de la princesse Marie, fils et fille du roi Philippe VI de Valois (96 EDT 86).

Des droits contestés par d’autres

Ces mêmes actes sont révélateurs des rapports souvent conflictuels qui existaient entre communautés voisines qui agissaient régulièrement en justice pour défendre des droits contestés ou usurpés. À Faugères, un long contentieux oppose les habitants à ceux de Fos, pour les droits de dépaissance et de glanage dans le bois de Lauret, source de nombreuses constitutions de procurateurs et d’arbitres.

Des besoins financiers

Les parchemins du fonds de Faugères éclairent également sur les besoins financiers de la communauté dans une période marquée par les guerres, les épidémies et le déclin économique. Des actes d’engagement et des quittances révèlent les emprunts effectués par les syndics de Faugères auprès de particuliers et notamment de membres de la communauté juive de Béziers. En 1396 notamment, les syndics reconnaissent devoir 92 francs or empruntés à Vinas Bonafos, juif habitant Béziers (96 EDT 67).

Des actes privés

Enfin, des actes d’origine privée riches d’informations sur la vie de la communauté sont à remarquer tel que le testament d’Hélis, veuve de Pierre Joyas, qui contient plusieurs dons faits à l'église Saint-Christophe de Faugères, en 1427 (96 EDT 84). Un autre acte, de 1401, concerne la même Hélis Joyas tenue au paiement deux pugnières de blé due à la charité commune de Faugères (96 EDT 94).

 

Le fonds des parchemins médiévaux de Faugères constitue ainsi un riche ensemble documentaire qui mérite d’être mis en valeur par la recherche historique.

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