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Il y a 80 ans, le 8 mai 1945, l’Hérault fêtait la victoire sur l’Allemagne nazie et la fin des combats.
Dès la fin aout 1944 le département de l’Hérault est libéré, les troupes allemandes évacuent le territoire dans la précipitation, devant l’arrivée imminente des troupes du général de Lattre de Tassigny, débarquées en Provence. Après la période de flottement qui suit l’immédiate libération du territoire, la reconstruction s’est enclenchée, entraînant avec elle la relance de l’économie et les institutions de la République se sont consolidées. Dans ce contexte encore difficile, où la population se préoccupe surtout de son approvisionnement, arrive enfin l’annonce de la capitulation de l’Allemagne nazie. Ce jour du 8 mai 1945 marque la fin des combats et le terme d’un conflit dont le bilan humain et matériel est désastreux.
La population héraultaise se prépare avec impatience aux festivités de la victoire. Dans les communes, l’enthousiasme est à son comble, la joie déborde. Les villes sont pavoisées de drapeaux, de banderoles et d’étendards. A 15 h précises la foule se réunit autour des postes radios ou des haut-parleurs car il est annoncé que le général De Gaulle va parler. A la fin de son allocution, les cloches et sirènes retentissent, les pétards explosent. Puis des cortèges se forment, où l’on retrouve mêlées toutes les tendances : mouvements de Résistance, délégations représentant la jeunesse, corps de métiers, syndicats, communauté espagnole, anciens prisonniers et déportés. Tout au long de la journée, chants et musique patriotiques accompagnent les célébrations et les cérémonies d’hommages rendus aux combattants et aux victimes. La journée du 8 mai s’achève sur des retraites aux flambeaux et des bals qui se termineront tard dans la soirée. Le 9 mai est également déclaré jour férié. La fête continue et même débordera parfois sur le 10 mai.
Le 15 mai, le Commissaire de la République, Jacques Bounin, convie tous les fonctionnaires à un grand bal donné au théâtre municipal de Montpellier.
Après l’élan de joie qui marque l’annonce de la victoire, les Héraultais vont cependant découvrir peu à peu une bien triste réalité : les camps de concentration et d’extermination, au fil des libérations ; et avec eux, les actes abominables commis par la barbarie nazie, prouvées par les photographies prises par les services des armées ; les souffrances endurées par les déportés, qui reviennent en masse et dont les témoignages sont relayés par la presse, dans des conférences, des expositions.
Durant ces 80 années, ce jour de commémoration a connu un destin aléatoire, de jour férié en journée de commémoration, supprimé en 1975 puis rétabli en tant que jour férié de commémoration en 1981.